En cette froide soirée, les zélotes de S'Guöl ont décidé de tenter de contacter leur Dieu. L'un après l'autre, il ails arrivent dans la Sombre Chapelle, lieu central de leur culte, un à un, ils arrivent dans le cercle ainsi, et médite. A l'arrivée d'Ilmryn :

Un roulement de tambour.
Un chant.
Un chant qui s'élève, de la bouche de l'elfe noir, qui se répercute dans toute la pièce, trouvant une réponse dans les voix de Myriem et Moira, puis dans celles de Kadarin, de Colryn...

Puis lentement, au centre sur cercle, se forme une masse noirâtre. Cette masse est pour l'instant aplatie, et est formée par l'union des différentes ombres des personnes présentes, qui, après avoir déviées de leur place, ont comme fusionné, pour former cette... Chose.

Et tandis que s'élèvent, toujours plus haut, le chant, la masse, en synchronisation parfaite avec le rythme, avec le son, s'élève également... Formant une silhouette.
Une énorme silhouette, totalement désincarnée. A la voir, l'on dirait un immense tentacule, qui ondule langoureusement devant les participants.

Alors un rire gras résonne dans vos murs, mettant fin au chant.

Puis une voix s'exclame :

"VOUS VOILA DE NOUVEAU REUNIS, ENFANTS."

Un très grand nombre de filaments sortent alors de la masse originelle, au centre du cercle, pour venir s'enrouler autour des personnes réunies.

"UN PERIL MENACE VOTRE CITEE. VOTRE MONDE. CE PERIL, JE L'AI DEJA SIGNALE A MON PREMIER ENFANT, MON CHER PETIT ELFE..."

Les filaments se détachent de vous un instant, pour venir se greffer sur Ilmryn, qui, durant quelques centièmes de seconde, ne semble plus être rien d'autre qu'une silhouette noirâtre, lui aussi.

Puis les filaments vous rejoignent à nouveau. Mais cette fois, il ne s'agit plus seulement de caresses. Ils pénètrent à l'intérieur même de votre corps, courant le long de vos bras, s'insinuant à l'intérieur de votre poitrine, de vos poumons. Ils deviennent le sang qui vous maintient en vie, l'air que vous respirez. Puis ils atteignent votre cerveau.

Tout cela n'est en rien une sorte de viol de votre âme. Cette pénétration, vous la ressentez comme quelque chose de très doux, très tendre. Un réconfort. Comme si la partie manquante de vous même, cet autre personne, qui en dépit de tous vos efforts vous échappait encore et toujours à chaque fois, vous était finalement accordé.

Vous vous sentez bien, tout simplement. Vous n'êtes plus seul, ou que vous soyez, votre autre sera là, pour vous aider à surmonter les diverses épreuves qui jalonneront le chemin sinueux de votre vie.

Vous sortant de cette nouvelle transe, la voix de s'guöl, puissante, énorme, emplissant la pièce jusqu'au moindre recoin, explose :

"VOYEZ VOS ENNEMIS, COMPRENNEZ LEUR DANGER, ET AGISSEZ EN CONSEQUENCE MES ENFANTS. MAIS RAPELLEZ VOUS QUE TOUS NE SONT PAS PRES A SOUTENIR CE COMBAT. CHOISISSEZ DONC VOS ALLIES AVEC SOIN. L'APPARENCE EST QUELQUE CHOSE D'INFINIMENT TROMPEUR."

Puis une série de visions.

Un hobbit. Nerveux. Il agite les bras, hurlant des ordres. Stelteck. Derrière lui, des gens pendus. Morts. Des centaines de potences, alignées. Vous en reconnaissez certains, certaines.

Aod, le visage crispé par la rage, mort.

Radek, des larmes s'écoulant encore de son visage défait, mort.

Codi Jr, un flot de bave aux lèvres, du à la strangulation fatale, mort.

Puis un cri vient tout briser.
Un hurlement, aussi fort, plus fort même, que la voix de votre Dieu. Un cri de colère, de désespoir, de fureur absolue, un maelström d'énergie généré par la haine...

Colryn a rompu le cercle, c'est pris la tête entre ses mains, et hurle à pleins poumons.

Vous comprenez pourquoi, vous, toujours perdus dans cette vision abominable...

Dejamir, un visage froid, pâle, si pâle... Morte.
Pendue comme tant d'autres, des visages plus ou moins flous, noyé dans un paysage... Non pas de apocalyptique, comme on pourrait le penser, mais froid, gris, propre. Ordonné, trop ordonné. Plusieurs rangées de piliers, au sein desquels vivraient des gens, sous un ciel gris, ou percerais bien souvent un puissant rayon de lumière...

Ce maudit rayon, à chaque fois qu'il perce, des morts, des tortures, un ordre sadique...

Des serviteurs. Il a des serviteurs, ce damné rayon, ils sont 7. Stelteck est un visage connu. D'autres, peut être. Une vue d'ensemble de Taorn vous fait trembler d'effroi, alors que les lamentations de Colryn continuent à retentir dans la pièce.

Taorn-la-douce n'est plus. Rien qu'un ensemble de blocs rectangulaires qui s'élèvent haut dans le ciel. Tous les bâtiments religieux ont disparus. Toutes les bibliothèques ont étés brûlées, dévastées. A leur place ont étés bâties des tours propres. Bien trop propres.

Toute la magie, le merveilleux, à cédé la place à des mots barbares et inconnus utilisés comme une série de doctrines par des hommes recouverts d'armures blanches étincelantes.... "Science", "force de la raison", "Rationalisme"...

Vous n'en pouvez plus, cette vision est trop horrible, il faut, il faut... Arrêtez cela, il faut...

Un groupe de personnages. Les serviteurs ? Les exécuteurs, les bourreaux ?

Leur visage... Il faut voir leurs visages... La souffrance est trop grand , on va tous mourir si ça continue, mais leurs visages, il faut !

Vous vous réveillez. Plus ou moins en cercle, alors que toute trace de S'guöl à disparu.